Mot-clé : chaos et maîtres du monde

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jeudi 14 novembre 2013

Querelles intestines

L'an dernier, tout notre département (marketing, communication, tout ça) avait lancé une gazette interne pour raconter aux autres services ce qu'on faisait.

Ça a été très mal vécu par certains qui ont argué qu'on écrasait les autres de notre savoir-faire sans leur laisser une chance de se valoriser eux. A notre grande surprise à tous et évidemment, plutôt grande tristesse (toute chose étant comparable par ailleurs, ça ne nous a pas non plus empêchés de dormir, soyons sérieux).

Alors les chefs ont décidé que le canard interne serait global. Il est maintenant imprimé sur du beau papier recyclé, maquetté avec bien plus de soin.

Chaque département doit contribuer, avec ses référents, comme on dit par ici. Et les chefs jouent au comité de rédaction, retoquant ce qui n'est pas assez corporate ou lisse, entre autres.

Nommée volontaire d'office, je viens de commettre une horrible potacherie : "Marketing, communication, qui sont ces gens, quels sont leurs réseaux ?". Une façon d'expliquer hors jargon et avec de l'humour et de l'auto dérision la réorganisation de notre service.

Je l'ai fait relire à mes comparses qui se sont bien marrées.

Et à l'heure de le "livrer", j'ai un pincement au cœur à me dire qu'au mieux, il va être très sérieusement rentré dans le moule. J'aurais pu faire directement comme ça, vous me direz. Mais bon. Quitte à bénévoler contre mon plein gré, autant y prendre du plaisir, après moi le déluge, hein.

La vie en entreprise, en somme.

Edit : il est visible sur le blog privé !

mardi 12 novembre 2013

Effet Vache qui Rit sur l'état du monde

Je ne sais pas si c'est le trop plein, issu des douze mois derniers. La haine sociale, la haine familiale, toutes ces choses qu'on a prises de plein fouet et qui font que je n'en peux plus.

Mais là j'en ai marre.

Non seulement toute la journée on constate que le monde n'est pas celui qu'on voudrait. Mais en plus, ceux qui sembleraient être nos camarades d'indignation nous font passer une sorte de casting Vache qui Rit impitoyable. On a les idées mais pas pour les bonnes raisons. Ou alors on ne devrait pas d'avoir d'avis si. Ou alors si, justement, il faudrait avoir un avis sur ça, et le bon, de préférence. Ça me rappelle ces vieilles blagues soixante-huitardes : deux trotskystes ça fait un mouvement, avec un troisième ça fait une faction dissidente, ou quelque chose du genre.

Tes principes intéressent pour ceci, mais si tu en as d'autres qui contrarient, alors là, t'es plus qu'un(e) empêcheur/se de militer en rond.

J'ai l'impression qu'il n'y a souvent qu'un très petit pas entre intelligence collective et moutonnisme. Et qu'il se passe plus de temps à pointer la poutre dans l’œil du copain que de la foutre dans la tronche de ceux qui en auraient bien besoin.

J'en ai marre de ça, j'ai besoin de croire qu'on peut faire des choses à plusieurs sans que ça vire à celui qui a la plus grosse (voix) ou le plus gros (égo), et qu'il ne reste qu'à bêler derrière pour dire qu'on fait partie du chœur.

Triste monde. On est jamais mieux déçus que par ceux qui nous ressemblent le plus, sans doute.

jeudi 17 octobre 2013

Le déménagement de bureau selon ma boîte

Chez nous, ça réorganise à tour de bras et à intervalles réguliers. Et qui dit réorganisation dit changement de bureau. D'ailleurs même quand on ne se réorganise pas on change de bureau (pour ma part : 7 en 8 ans, et il y a des cas pires que le mien).

Pour rendre le tout plus amusant on a un type qui s'occupe des déménagements et qui est très légèrement procédurier. Du genre à dire : oui mais vous vous installez d'abord comme j'ai dit et ensuite on procède aux changements.

Du coup avant, on reçoit un mail pour nous dire qu'on a droit à trois cartons par personne, que untel va porter ça, que ça se passera comme ci comme ci comme ci comme ça. Qu'il est interdit de déplacer son caisson parce qu'il est là et pas ailleurs (donc on vide nos caissons et on remplit les nouveaux).

Et que si tu changes une virgule à la procédure un chaton va mourir (alors on colle les étiquettes dans la case "ici coller l'étiquette" du carton, parce qu'on aime bien les chatons).

Le jour J c'est, évidemment, le bordel. Parce que le procédurier n'est pas à jour de sa propre procédure, et qu'en plus il dévale sur la pente hystérique de chaque individu confronté à un changement d'environnement.

Entre celle qui s'enchaîne à un bureau qu'on doit changer par un autre plus petit de douze centimètres (c'est un bureau qui ne sert pas, précisons, pas celui de la dame), parce qu'on ne l'a pas prévenue que le bureau serait changé et que ça lui fait moins de place. Celle qui a bougé le caisson et avec qui s'engage une lutte sans merci pour qu'elle le remette à sa place, le vide et remplisse le nouveau. Et puis celui qui n'est pas à sa place sur le plan, çui qu'a pas fait ses cartons, ceux que le bruit ambiant emmerde.

Et le lendemain, la journée démarre par le vidage des trois cartons autorisés (plus les clandestins que d'aucuns ont réussi à faire passer en douce), et les gens qui défilent pour voir comment on est installés et où.

Jusqu'à ce que l'alarme incendie vienne apporter une nouvelle distraction à nos folles journées.

Youpi.

mardi 1 octobre 2013

Plein de vrac

Ouh lala cette semaine qu'on m'a fabriquée !!! Y a d'la deux réunions par jour, et du ceci à corriger, et cela à relire, et untel à briefer et, et et !

Ça ne va pas chômer, en somme.

Alors du en vrac.

Martin Winckler est depuis quelques jours sur Twitter. Il y est tel qu'on l'imagine, plein de pédagogie, de martèlement de choses essentielles dont on doit s'armer. Et puis il parle aux gens. Pour de vrai. Curieuse sensation, mais belle, quelque chose de très humain.

Il twittait l'autre jour "Le mal qu'on fait en disant ce qu'on pense être la vérité n'égalera jamais le mal qui est fait quand on choisit de garder le silence" et ça m'a plu. Vous vous doutez.

Alors je vous livre en partage. Merci, doc !

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Et puis sinon dans le genre : dans les moments difficiles il faut garder le sourire, ma coullègue-coupine préférée à moi, l'autre soir, se trouve en délicate posture. Contrôlée avec fouille au corps par des policiers très zélés (à ne pas aller faire leurs quotas là, un peu plus loin, où sont les vrais méchants).

Il faut vous dire qu'elle est super impressionnante : y a des fois où elle ne peut pas donner son sang parce qu'elle est en dessous du poids limite (ok ça ne veut pas forcément dire inoffensive, mais j'atteste de sa pacifisivité).

Et donc elle me raconte que c'est quand même hyper désagréable, la fouille au corps, et qu'elle a failli dire à la fliquette que, ohla, attention, vous avez failli m'enlever mon tampax, là" mais que vu l'ambiance elle a jugé préférable de faire profil bas.

J'avoue, j'admire. Et d'avoir eu l'humour qui va bien et d'avoir su le faire taire :D

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Du coup on relativise carrément les ascenseurs en panne trois jours, n'est-ce pas ?

mercredi 28 août 2013

25 ans, putain, 25 !!

Ce matin déjà passablement bougonne au volant de mon automobile, j'entendais parler du énième régime de réforme des retraites.

Après une looooongue explication du principe du trimestre supplémentaire tous les chais plus combien de temps, le journaliste rapporteur annonçait triomphalement que pour les natifs de 1973 (et suivantes), le nombre d'années à accomplir serait de 43[1].

43.

Longues.

Années.

En estimant que j'ai dû commencer à cotiser autour de 20 ans (à la louche), il m'en resterait 25 à faire.

Perspective singulière. Non parce que moi, mon boulot, techniquement, je l'aime. C'est juste ce qui va autour qui pose parfois soucis.

La vie dans une entreprise privée, de nos jours, ça peut ressembler pas mal à une succession de secouages de cocotier pour ne garder que ceux qui sont bien accrochés.

Et quand vous vous tenez fort à la noix de coco, probablement, un jour on vous dira que vous êtes trop vieux, ou trop cher, ou pas assez ceci ou cela.

Dans mon job j'ai de la chance : l'emballage est plutôt soigné.

Il n'en reste pas moins que 25 ans ??[2] Pfiou.

Parfois je me dis que c'est la forme moderne du travail qui faudrait réformer. ♪ ♫ You can say, I'm a dreamer ♫ ♪ et toutes ces sortes de choses.

Mais quand même.

Même en aimant son job à l'emballage plutôt soigné, je ne suis pas sûre que ça me fasse envie. (La question de ne pas avoir le choix étant, par ailleurs, tout à fait essentielle dans le principe de réalité).

Notes

[1] c'est là qu'on voit la différence entre un geek et un énarque, même pas foutu de faire un beau 42 qui nous aurait fait marrer

[2] à supposer que la réforme d'après les réformateurs n'abolisse pas simplement la retraite